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FRANÇOIS MITTERRAND 1916-1996  "HOMMAGE"

 
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Les centristes d'aujourd'hui en savent d'ailleurs quelque chose puisqu'ils furent interdits de gouvernement en 1988, après sa brillante réélection à la présidence. En tout cas, il y avait peu d'espace face à la cohorte de ces jeunes gens issus de la Résistance et pressés de concrétiser leur avantage. François Mitterrand s'immiscera dans une formation hétéroclite et accueillante : le RGR, Rassemblement des gauches républicaines, plus à droite que son titre ne l'indique. Le 2 juin 1946, sous cette couleur, à vrai dire peu claire, François Mitterrand est candidat aux élections à la seconde Assemblée constituante. Il est battu. Il se représente à nouveau le 10 novembre, est cette fois élu après avoir constitué une liste d'action et d'unité républicaine qui fit campagne sur les thèmes suivants : 
« Non au déficit et à l'inflation, non à la faillite, non à la gabegie administrative, non aux nationalisations hâtives et coûteuses, non à l'installation au pouvoir du Parti communiste ; oui à la liberté de l'enseignement, au droit de propriété, à la suppression des emplois inutiles. »

S'ajoutait à cette profession de foi une référence aux droits économiques et sociaux des travailleurs et à leurs libertés syndicales. L'étiquette RGR resservira en 1951 : « J'y suis allé pour me faire élire », dira-t-il. Il est donc entré dans la vie politique sous le signe de l'opportunisme avec, pour moteur, tout simplement l'appétit, l'avidité et la recherche du pouvoir. C'est alors qu'intervient le troisième moment-clé dans une carrière qui s'annonce brillante : l'affaire des « fuites ». François Mitterrand est alors ministre de l'intérieur du gouvernement Pierre Mendès France. Un gouvernement qu'il a largement contribué à façonner : « Et pour l'intérieur, qui voyez-vous? », lui demanda en effet le nouveau président du conseil. « Moi », répondit-il. C'est ainsi que François Mitterrand devint ministre de l'intérieur, après avoir, en effet, conseillé Pierre Mendès France sur les titulaires et le dosage politique de son gouvernement. Vient alors cette nouvelle expérience de la trahison et du complot qui conduit à poser la question de savoir pourquoi, si tôt et si vite, il a suscité un tel acharnement. Il avait, en 1953, quitté le gouvernement Laniel pour protester contre la déposition du résident général en Algérie, donc d'une certaine façon contre la politique de force en Afrique du Nord, après avoir, selon lui, découvert l'injustice à travers la gestion de la France d'outre-mer qui lui avait été confiée.


 
 
 
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