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FRANÇOIS MITTERRAND 1916-1996  "HOMMAGE"

 
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L'instrument du complot sera l'ancien député Pesquet, qui avait été l'un des informateurs de François Mitterrand. Lorsque ce dernier était, sous Mendès, ministre de l'intérieur, il le renseignait sur le mouvement poujadiste. Du côté des gaullistes, il s'agissait d'éliminer les survivants les plus dangereux de la IV République. Or François Mitterrand fut piégé par son propre credo puisque, ayant donné sa parole à Pesquet de ne rien dire, il ne dit rien, et cette affaire tourna à son désavantage. On sait aujourd'hui que Pesquet fut bombardé directeur de l'UAP pour la région Basse-Normandie, en remerciement des services rendus, et qu'il fut manipulé par des réseaux gaullistes qui connaissaient parfaitement le fonctionnement de François Mitterrand. Il parvint à s'en sortir, apportant ainsi la preuve de l'extraordinaire ressort qui était le sien, que tout était possible dès lors que l'on s'obstinait, et pour peu que l'on sache s'entourer d'amis fidèles. Le voilà donc au sortir de la IV République entouré de gens dévoués, convaincus qu'il a un destin national, sûr lui-même de devoir être le plus jeune président du conseil de cette IV République, mais c'est le radical André Gaillard qui sera choisi à sa place. Il a déjà une solide réputation de politicien, qu'il a nourrie, notamment, au long de l'affaire algérienne, dans laquelle il a eu une attitude extraordinairement ambiguë, et ne démissionnera pas, notamment du gouvernement Guy Mollet qui avait délégué tous les pouvoirs à Robert Lacoste, lequel les avait délégués à l'armée, mais protestant sans arrêt, jugeant cette délégation et cet abandon scandaleux, l'avalisant cependant pour préserver ses chances de devenir un jour président du conseil. C'est lui qui impose à Mendès des réformes sur l'Algérie, mais on lui reprochera la mort du communiste Yveton. C'est qu'en fait il tient deux discours. Celui de la réforme, en privé, au sein de la sphère gouvernementale ; celui de la guerre, en public. « La seule négociation, c'est la guerre », dira-t-il en 1954. Rien n'est donc jamais net chez lui, contrairement à de Gaulle ou à Mendès.

 
 
 
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