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FRANÇOIS MITTERRAND 1916-1996  "HOMMAGE"

 
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Il y rencontra et fréquenta donc essentiellement des étudiants de droite, de cette droite nationale nourrie de Charles Maurras, en même temps que l'ami et les amis de sa vie, à commencer par Georges Dayan.

Car François Mitterrand n'est pas né fils du peuple, mais - le 26 octobre 1916 à Jarnac, en Charente - dans une famille bourgeoise aisée, cinquième enfant d'une famille de huit. Son père, agent de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans (il a conservé sur la cheminée de son bureau présidentiel la photocopie du premier bulletin de salaire de son père lorsque celui-ci était cheminot) avant de prendre, trois ans après la naissance de François, une retraite anticipée pour se consacrer aux affaires familiales puis présider la Fédération des fabricants de vinaigre de France. Sa mère, Yvonne Lorrain, femme austère, catholique et fort pieuse, était fille d'un notable de la région de Cognac. Entre la maison de Jarnac et celle des grands- parents maternels, la maison de Touvent, François, religieusement élevé, connut une enfance heureuse, paisible et protégée, entre Papa Joseph (le père) et Papa Jules (le grand-père Lorrain): « Je trouvais que le monde était beau, harmonieux. J'ai eu une enfance heureuse. Je pensais que les amitiés étaient éternelles, que les amours étaient durables, que les gens étaient faits pour s'aimer. »

Famille catholique pratiquante, morale de vie, méfiance envers l'argent, dont on ne parle pas parce qu'on n'en manque pas, attirance pour le Sillon, le mouvement catholique de gauche, dont l'oncle Robert Lorrain, ami de François Mauriac, fut un des fondateurs, goût pour la littérature et les débats intellectuels, gaieté enfin, sont les principaux éléments d'une enfance faite de certitudes et d'affection. Le fait d'ailleurs que les frères et soeurs soient restés unis tout au long de la vie, si proches malgré des options apparemment différentes (son frère Jacques, général d'aviation, militait à droite), témoigne de la force de cette cellule familiale. « Ma mère disait que toutes les guerres sont de religion », expliquera-t-il à un George Bush interloqué, lorsqu'il reçut celui qui n'était encore que le vice-président des Etats-Unis, dépêché de Washington pour interpeller ce président socialiste qui osait intégrer des communistes au gouvernement de la France. « Ma mère, qui aimait la liberté, n'aimait pas la révolution et m'a élevé dans le culte des fondateurs des Etats-Unis d'Amérique. »

 


 
 
 
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