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FRANÇOIS MITTERRAND 1916-1996  "HOMMAGE"

 
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A cette époque, il est proche de l'équipe de L'Express, qui entame sa période flamboyante et se trouve brutalement plongé dans une situation épouvantable. Il s'agit de lui imputer la responsabilité de fuites qui, au sein du conseil de défense dont il est membre, conduisent à informer l'Union soviétique d'éléments concernant la politique de sécurité du pays. Ces fuites viennent en fait d'un haut fonctionnaire. Lui est totalement innocent mais fait l'objet d'une campagne ignoble. Il se sentira non seulement à juste titre victime d'un complot, mais aussi particulièrement seul, car trahi par Pierre Mendès France, qui ne l'a pas informé des soupçons qui pesaient contre lui et qui n'a pas davantage informé le général Koenig, alors ministre de la défense, qui lui-même n'était pas soupçonné. A vrai dire, il aurait eu un moyen éclatant de sortir de cette affaire rapidement, car il n'assistait pas à l'un des conseils qui ont fait l'objet de fuites. Une seule personne avait assisté aux trois séances litigieuses : le président de la République, mais il ne le dira pas pour ne pas avoir l'air de mettre en cause René Coty, tout simplement parce qu'il voulait être un jour investi par ce même René Coty comme président du conseil. C'est pourtant René Coty qui refusera de lui confier désormais les comptes rendus des conseils de défense, le laissant humilié. A partir de ce moment-là, il croira pour toujours ses ennemis « capables de tout » et ses amis incapables de le défendre.

« C'est en soi-même que l'on trouve les ressources nécessaires » : cette maxime dictée par ses éducateurs religieux, devenue ô combien mitterrandienne, a trouvé une nouvelle fois, en 1962, à s'appliquer. C'est, en effet, en lui-même qu'il a dû chercher le moyen de resurgir, dans la volonté de tuer à son tour celui qui voulait sa perte qu'il a puisé une nouvelle force, sa volonté et l'aide de quelques amis qui sont réputés lui avoir épargné le suicide au moment de cette trop fameuse affaire de l'Observatoire, montage concocté dans les officines du premier ministre d'alors, Michel Debré. Et qui faillit provoquer sa mort, et physique, et politique.


 
 
 
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